Quatrième Alice. (1)

Rin est une enfant des plus banale. De courts cheveux blonds cintrées de barrettes blanches pour que ses yeux bleus pétillants de malice puissent voir. Elle porte de pauvres habits : un chemisier blanc et une salopette de cuire aux accroches de cuivre. Elle se noue un petit ruban autour du cou en guise de collier. Comme elle n'a pas les moyens de s'acheter des chaussures, ses pieds sont noirs de suit, blancs de cloques et rouges de plaies. Sa peau est tannée par le soleil car elle passe la plupart des journées dehors à faire des farces. Son corps est couvert de blessure, soit de petites écorchures sans importances, soit des bleus causé par les coups des passants qui sont victimes de ses farces et de celle de Len.

Cette gamine est joueuse, espiègle, farceuse, menteuse, voleuse, tricheuse et j'en passe. Son esprit est plus malsain que celui d'un dangereux psychopathe et plus vicieux que celui d'un truand. Ses yeux expriment les seuls sentiments qu'elle ressent, sauf la tristesse et la douleur. Elle adore les mandarines et y vous un véritable culte, ainsi qu'au rouleau compresseur et à l'oignon jaune. Ses farces, auxquelles elle consacre la plupart de son temps libre, sont des plus élaborées et ne peuvent naître que d'une pensée tordu ou diabolique. Hormis ce fait, c'est une enfant normal : elle aime ce qui est sucré, elle désobéit à ses parents et déteste prendre un bain.

"A qui va-t-on faire du mal aujourd'hui ?"
Des bombes à eau qui se déclenchent lorsque vous marchez sur le fil, une main qui prend le double de l'argent que vous venez de donner, une mandarine qui tombent dans un autre sac que celui de son acheteur ou de son commerçant... Les farces sont faciles à créer et si amusante à réaliser ! Même elle, elle ne s'en lasse pas, de toujours tourner les gens en bourriques. Mais déjà le soleil se couche et il est l'heure de rentrer. Sur le chemin, elle croise Len qui rentre en même temps qu'elle. En tant que jumeaux, il se doivent d'être pareillement exemplaires, ou ils recevront tout deux une sévère punition. Mais les parents sont trop bêtes pour faire attention à ce que leurs enfants font après avoir le passé le seuil de la porte. Si seulement elle pouvait sortir de cette petite ville pour farcer ailleurs. Car ici, tout le monde se connait, et il n'est pas amusant de toujours faire souffrir les mêmes personnes. Surtout que dans un trou pommé comme celui-ci ou elle habite, on est pas près de voir un nouveau visage de si tôt. Les adultes disent : "Vous avez toute la vie !". Oui, mais la vie est courte pour les gens misérables. Certains disent qu'ils iront en prison, d'autre qu'il deviendront riches... Jamais un du même avis. Voleur n'est pas un métier sûr, mais il est à la porter de tout le monde. Et puis, après tout, lorsqu'elle pourras sortir de cette ville, Rin pourras vraiment faire la fière. Si elle peut sortir un jour. Vivement que ses parents meurent, car elle sera libre d'aller où elle veut. Avec Len, bien sûr ! Etre libre... Dessinant quelques motifs imaginaires sur le toit de chaume de la chambre, elle entant un drôle de bruit. Elle sursaute et regarde Len, tout aussi surpris qu'elle. Approchant de la source de ce bruit, il découvre une fille aux oreilles de lapin noires leur faisant face. Avant qu'ils aient pu tenter la moindre farce, la femme déclare :
-Si vous voulez découvrir une autre ville, prenez ma main, et je vous emmènerez dans un lieu plein de surprises.
Pas besoin de se poser la question. Tout deux serrent au plus fort la main de cette étrange inconnue. Tout à coup, les voici dans une rue bruyante qu'elle n'avait jamais vu avant. Se prenant l'envie de jouer, Rin et Len se mettent à chanter une étrange chanson :
-La quatrième Alice était deux jumeaux...